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"l'esprit fécond du doute"
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"l'esprit fécond du doute"
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16 février 2021

Santé, prévention, et vaccins

Des surplus de santé intériorisés jusqu’aux dilemmes covidiens, une joute en trois épisodes

Première période :

Avant la pandémie une certaine médecine préventive à la recherche de « surplus » de santé (pour une santé parfaite) était née de la recherche sur les facteurs de risque et nous a menés à adopter des styles de vie dits « sains » mais contraignants. Ses dogmes, promus par les entreprises et relayés par les professionnels et les médias puis repris par les gouvernements et leurs santés publiques, ont été intériorisés.

Deuxième période :

Qu’arrive la pandémie, les relais se font en sens contraire : les gouvernements et leur santés publiques sous pression nous imposent des mesures de protection et les directives sont reprises docilement par les professionnels et les médias. Les degrés de contrainte, la rigueur scientifique et le bon jugement varient selon les juridictions et le temps, signes que nos représentants sont dépassés par un virus qui déjoue leurs stratégies et que pour la première fois les incertitudes liées à la méthode scientifique sont mises à nu sur nos écrans.

Troisième période :

Apparaît alors le grand espoir, un sauveteur, la vaccination. L’industrie met en pause ses autres projets : c’est la course effrénée aux brevets (et aux monopoles), la négociation de prix (derrière des portes closes) avec des ministères inexpérimentés ou influençables pris en otage et des modes de production époustouflants.

L’industrie prend le haut du pavé et oriente la pensée dominante. Les agences du médicament coincées entre un vendeur cupide et ingrat, et un acheteur empressé, autorisent la commercialisation urgente avant de terminer une évaluation rigoureuse.

AVANT LA PANDÉMIE

Par elle-même la surmédicalisation est déjà contraignante, en fait, auto-contraignante car on intériorise les nouveaux dogmes sanitaires apparus vers la fin du XXe siècle. En effet la médecine ou plutôt la « santé » devenue la « santé parfaite » par glissement sémantique, propulsée par la recherche sur les facteurs de risque renommés maladies, cooptée par l’industrie qui a sauté sur l’occasion et relayée par la santé publique et les élus, avait déjà envahi la vie privée avant la pandémie.

Le surdiagnostic, le dépistage, le surtraitement, la surmédicamentation, l’alimentation « saine », l’anti-sédentarisme et l’anti-tabagisme sont tous devenus monnaie courante, souvent avec raison, parfois avec excès. On recherche la santé parfaite physique et mentale. Les Ivan Illich, les Thomas McKeown, nous l’avaient prédit. Le transhumanisme nous imprègne, certains rêvent de l’homme cyborg. Jacques Dufresne nous le rappelle souvent.

On en vient à s’imposer avec fierté toutes sortes de contraintes et d’activités afin de satisfaire aux conditions associées à un surplus de santé, terme choisi par l’anthropologue américain Joseph Dumit (4).

D’avantage de muscles et d’endurance (jogging, gymnase, course), meilleure apparence physique (Botox©, liposuccion, implants, stéroïdes), meilleure performance sexuelle (Viagra© et cie., suppléments hormonaux), meilleure densité osseuse, suppléments alimentaires tous azimuts et diètes miracles, meilleure performance mentale, toujours pour une santé plus que parfaite.

Quant à l’espérance de vie, on recherche la meilleure protection contre la mort par des bilans de santé annuels, des dépistages de masse (cholestérol, glycémie, cancers de la prostate, du sein, de la thyroïde … ) et les mirages biomédicaux qui en découlent. Une certaine gauche bien-pensante s’en tape les mains sans tenir compte des déterminants sociaux (pollution, pauvreté, ignorance et inégalités sociales).

Le concept de bonne santé se transforme en chiffres (5). Par exemple des niveaux de tension servent à distinguer la haute pression de la normale, mais cette normalité dépend d’un seuil à ne pas franchir, et ce seuil est d’année en année ramené vers le bas par des instances médicales sous influence pharmaceutique : 160 mmHg, 150, 140 voire 130 et pouquoi pas 120 ?

Une seule mesure dépassant le seuil, un diagnostic fait à la sauvette, et vous voilà étiqueté et médicamenté pour toute une vie. La réponse dépend de l’expert consulté; les plus sages et indépendants vous diront que cela dépend de l’âge, du sexe, de l’état de santé, de l’espérance de vie et de la répétition des mesures.

Cette médecine dite préventive devenue si envahissante sera qualifiée de présomptueuse, arrogante et péremptoire par nul autre qu’un fondateur de la médecine scientifique moderne dite factuelle (evidence based medicine), David Sackett à Hamilton, Ontario. Mauvaise nouvelle, Steve Morgan de l’Université de la Colombie britannique, a découvert que le Québec était le champion provincial des ordonnances dans ce domaine. (6)

Des médecins généralistes inspirés comme le belge wallon Marc Jamoulle nous proposent comme résistance passive les mesures à prendre pour protéger les bien-portants et les malades des effets pervers de la surmédicalisation et en font une mission de la santé publique et de la médecine de famille.

Il faut se protéger de la prévention mal avisée, alors que la promotion de nouveautés pharmaceutiques est relayée trop facilement par des comités de directives cliniques et que depuis 3-4 décennies, à peine 10% des nouveautés procurent un avantage thérapeutique tangible. (7)

Savoir déprescrire devient un devoir dans l’optique d’une bonne pratique clinique, surtout en gériatrie; un Réseau canadien de déprescription a d’ailleurs été lancé à l’Institut Universitaire de gériatrie de Montréal.L’initiative médicale « Choisir avec soin » évalue d’autre part à un million par année les interventions médicales inutiles au Canada.

En France on gaspillerait 10 milliards par an par le mauvais usage généralisé du médicament. (8)

Pendant des décennies les industries sanitaires profitent des dogmes d’une médecine préventive dévoyée et dont les acteurs font preuve d’un manque de sens critique et redéfinissent périodiquement nos surplus de santé aux dépens de nos ressources. Personne n’a plus le droit d’être bien-portant, c’est le retour du Dr Knock (1923) de Jules Romain, « le bien portant est un malade qui s’ignore ».

Heureusement des soignants universitaires clairvoyants comme Gilbert Welch et Nortin Hadler aux É.-U. et Peter Gøtzsche au Danemark, traduits par Fernand Turcotte à Montréal, publient une brochette de livres pour démontrer à un public averti que trop de médecine peut être aussi dommageable que trop peu. « La poursuite exclusive de la santé conduit toujours à quelque chose de morbide » est une citation bien à propos, par le londonnien Gilbert Keith Chesterton.

La pratique d’une « médecine des bien-portants » ne représente pas la meilleure utilisation de nos ressources médicales limitées.

Les généralistes sont-ils libres de lutter contre la surmédicalisation ? Pas sûr. Pas facile pour un médecin de famille de conseiller l’arrêt d’un traitement inutile et risqué prescrit par un spécialiste, pas facile pour un pharmacien de ne pas vendre un médicament inutile quand les ventes sont sources de rémunération, pas facile d’expliquer au client bien-portant du mal fondé de certaines campagnes de dépistage de masse (9), du traitement trop hâtif d’une « hypertension labile, des hyperlipidémies de bon repas, des diabètes de galette des rois, des mauvais sommeils de huit heures », des renouvellements inutiles.

On dépense beaucoup, on subit des effets indésirables parfois fatals, on augmente notre niveau d’anxiété pour tenter de vaincre le vieillissement, la fragilité, les limitations, la laideur, même la « brièveté de la vie » car sans religion ou spiritualité vaut mieux éviter d’y penser et la reporter le plus loin possible, quitte à passer ses dernières années dans un état plus ou moins déplorable, si déplorable parfois que le suicide assisté lorsque permis ou l’euthanasie déguisée se pointent le nez.

C’est le nouveau visage de la recherche d’immortalité, celui du transhumanisme qui remplace la religion et la spiritualité. C’est l’absurde « homme nouveau » augmenté. Bref, de l’humain déshumanisé qui refuse ses limites. Tout acharnement préventif se fait aux dépens de la liberté, un dommage collatéral du santéisme. On finit par se demander si les ingénieurs du corps humain en quête de longévité produisent plus de mal ou plus de bien.

À table on va nous dire quoi manger. Pendant des décennies il faut éviter les gras, ce qui appuie d’ailleurs par ricochet l’emploi de réducteurs de lipides sanguins (statines comme Lipitor©, Crestor© et cie.), pilules qui n’ont jamais rempli leurs promesses et dont certains sujets se font renouveler les ordonnances ad vitam aeternam.

On remplace le beurre par la margarine sans avoir la preuve de ses bénéfices cliniques; de toute façon l’hypothèse lipidique n’a plus beaucoup l’appui de scientifiques neutres et des douzaines d’études cliniques confirment que les aînés au « mauvais » cholestérol plutôt élevé vivent plus longtemps (10).

Pendant que les tablettes des grandes surfaces foisonnent de produits « sans cholestérol, faibles en gras », on découvre que le grand prêtre de l’hypothèse lipidique était secrètement financé par l’industrie des sucres : l’Américain Ancel Keyes avait manipulé les faits en choisissant 7 pays parmi les 22 examinés, comme par hasard les seuls qui démontraient une corrélation entre les gras alimentaires et les crises cardiaques. Ses compatriotes se bourrèrent de sucres.

Néanmoins la santé publique et la médecine populaire continuent de contrôler nos assiettes en déconseillant les sucres raffinés. Bien que ceux-ci mènent au diabète de la maturité dit type 2 et à l’obésité. Par contre, on utilise des succédanés sans calorie sans trop savoir s’ils augmentent ou diminuent la résistance à l’insuline. Les industries alimentaires introduisent ces sucres dans presque tous les mets préparés vendus en grandes surfaces et au menu des restos rapides. La classe précarisée se contente d’aliments malsains moins chers.

On tolère que laits, yaourts, céréales, charcuteries, etc. soient devenus des produits transformés, même lorsque qualifiés de « nature », bien éloignés de ceux consommés par les grand-mères des îles grecques, italiennes ou japonaises où l’on bat des records de longévité. Îles sans pollution, sans disparité socio-économique marquée, socialement cohésives, où l’on cuisine à la maison. Sommes-nous vraiment libres, citadins des grandes villes à la merci des mondiales de l’agro-alimentaire, de manger autrement ?

Ensuite on s’attaque à l’alcool, on prêche l’abstinence, jusqu’au jour où l’on accepte même aux États-Unis que le régime dit méditerranéen proposé en France (Michel De Lorgeril et autres) est le plus recommandable et inclut un peu de vin avec le repas du soir.

Souvent l’embonpoint peut céder quand on décide de manger moins, moins vite, moins seuls, moins souvent sans recourir au mirage des diètes miracles mises au rancart l’une après l’autre. Les autorités en nutrition pondent des directives qui changent périodiquement et se contredisent, la nutrition n’étant pas plus exacte que l’économie.

Et puis c’est le sexe qui en prend un coup : qu’arrive le sida et plus question de faire l’amour sans condom, en attendant d’être testé de part et d’autre, et la positivité entraîne la discrimination. La santé publique entre dans la chambre à coucher, cette fois avec raison bien sûr puisque ce virus sait bien comment se propager. Noter qu’aucun vaccin n’a pu être mis au point en quatre décennies.

On valorise une prévention biologique proactive basée sur des calendriers de dépistage d’anomalies dans les molécules plasmatiques et l’imagerie corporelle, d’imperfections de la mémoire des aînés ou de l’humeur à tout âge.

Attention à nos gouvernants qui vendent à rabais nos résultats d’analyse livrés en pâture aux banques de données nuagiques qui les refileront aux mondiales du médicament avides de les interpréter par intelligence artificielle à la recherche de marqueurs et de facteurs de risque dont l’importance et l’utilité pour la santé sera immanquablement exagérée par intérêt commercial.

Une fois testé positif, on est marqué pour longtemps, c’est écrit dans notre dossier médical informatisé et donc partagé. Les produits de santé préventifs qui en découleront enrichiront des actionnaires, permettront aux politiques de mieux jouer aux « protecteurs » de notre santé et faciliteront la discrimination par les assureurs et les employeurs.

DEPUIS LA PANDÉMIE

Pas besoin de mentionner le stress des confinements, des sorties contrôlées, du nombre de personnes qu’on peut recevoir ou visiter, chez qui on peut ou ne peut pas aller selon le type d’habitation, leur lieu de résidence, leur histoire de contacts, leur voyage récent, leur lien de parenté, les risques de leur occupation.

Question sexe, une très professionnelle et compétente hygiéniste en chef est allée jusqu’à suggérer (le 2 septembre 2020) la masturbation comme activité plus sécuritaire en temps de pandémie ainsi que le port du masque et l’évitement de contacts faciaux lors d’une nouvelle rencontre amoureuse en chair et en os.

Un ami européen, expert en santé publique par surcroît, se plaint durant une période de confinement strict de ne pouvoir sortir de son chalet en bord de Méditerranée pour aller se promener sur son bout de plage déserte, ni d’enlever son masque pour respirer de l’air pur, ni même de faire du kayak près de criques inhabitées, un drone pourrait le retracer et en faire un dangereux délinquant criminalisé… Le masque obligatoire aux bien-portants dans une rue déserte, c’est logique ?

On ne peut plus aller au théâtre, au cinéma, à l’église, à la librairie, au concert classique, à la bibliothèque, même si la distanciation y est respectée, la ventilation convenable et les masques bien ajustés, ni manger dans des restaurants qui respectent toutes les règles et sont même prêts à fermer leur bar et cloisonner les espaces. Au diable la culture, les carrières de nos artistes, la religion, la socialisation minimale des enfants et des personnes seules, et du répit pour les femmes.

Certains fêtards plutôt jeunes se rassembleront clandestinement malgré l’interdiction, c’est évidemment répréhensible; si quelques-uns d’entre eux diront que le geste est politique, les autres diront que c’est pour décompenser après une année porteuse de privations, d’angoisse quant à leur avenir, et de découragement. Et on ne sévit pas contre les hôtels qui les hébergent.

Les dérapages vont de l’enfermement par l’extérieur du domicile de familles délinquantes (la police chinoise l’a fait à Wuhan) jusqu’au verrouillage de la porte de chambre d’aînés déments en résidence. Votre proche-aidé se meurt à l’hôpital, à la résidence, au CHSLD/EHPAD, vous ne pouvez pas quand la fin approche aller lui tenir la main, lui fermer les yeux. Combien s’en sont suicidés ?

On a calculé que l’introduction du virus dans les CHSLD provenait surtout du personnel, pas des proche-aidants que l’on interdit souvent et qui ne coûtent rien. L’isolement strict dans leur chambre de résidence communautaire pour aînés autonomes ou semi-autonomes, sans aucun visiteur, est-il acceptable? Quelques uns, quelques unes se sont laissé mourir de faim (dont une dans ma famille élargie).

Que dans une région on n’ait pas le droit de sortir de son domicile, cela se voit durant la guerre (explosions attendues), au cours d’une opération de police (actes de terrorisme) ou pendant le nuage toxique d’un incendie chimique, mais ne dure pas longtemps. Cela nous fait penser à l‘assignation à domicile, un substitut de la prison ferme appliqué à des innocents.

Des amendes plusieurs fois plus élevées qu’en Europe pour se réunir soulèvent des questions. Les rassemblements irresponsables sont certes déplorables, mais la ligne est floue entre dénonciation et délation (on n’est tout de même pas en Allemagne de l’Est à l’époque de la Stasi). L’isolement de la quarantaine stricte a pour effet secondaire d’empêcher de descendre dans la rue pour quelque motif que ce soit, des politiques l’ont sûrement remarqué, et la cerise sur le gâteau, le couvre-feu, mène à davantage de contrôles policiers. Des pays autoritaires en profitent pour peaufiner le contrôle de leur population.

Une consigne de quarantaine peut frapper dur chez les moins nantis. Si vous n’habitez pas seul ou seule, elle peut inclure de dormir dans un autre lit, de passer la journée dans une pièce inoccupée, d’utiliser une toilette qui vous est réservée, de manger en privé, de regarder la télévision en solo, de sortir dans sa cour privée, même d’éviter une promenade en rue déserte par crainte d’être verbalisé.

Mais combien de couples, de familles ou de mères monoparentales au pays ont une chambre pour invités, une pièce inoccupée par les enfants, deux télévisions, deux salles de bain, deux tables à manger, une cour privée, l’Internet, deux lignes pour les réseaux sociaux et un chien pour promenade permise ?

Les masques à l’extérieur affadissent la vie sociale, on teste sans consentement des groupes à risque, le langage paternaliste des autorités culpabilise. Les fermetures commerciales paupérisent, notamment les propriétaires et employés des petites entreprises. Des employés au salaire minimum, des racisés, des immigrants, beaucoup de femmes. Les fermetures éducationnelles en personne découragent nos étudiants collégiaux et universitaires d’ici ou venus de l’extérieur.

La charge mentale des femmes est doublée par le télétravail, les fermetures d’écoles, le chômage du conjoint favorisant la violence conjugale. La téléconsultation médicale rend la pratique difficile et le masque nuit à la relation soignant-soigné durant la consultation en personne. Les ordonnances d’antidépresseurs ne cessent de croître. Les secours psychologiques sont dépassés.

On attend en Amérique du nord un recul historique des natalités à cause des pertes d’emploi, au moment même où il semble impératif de rajeunir la démographie québécoise dont le taux de vieillissement est un des plus élevés au Canada et même dans les pays développés.

Les politiques prennent souvent des décisions sensées mais pas toujours. Dès le 28 février 2020, l’Oms préconisait d’interrompre les chaînes de transmission, de trouver, isoler et prendre en charge chaque cas et rechercher tous les contacts. Plusieurs n’ont pas réagi à temps. Ils pensent aussi à leur popularité chez les électeurs, aux sondages, et ne révèlent pas leurs problèmes avec l’approvisionnement du matériel de protection et des tests, avec le retraçage et l’isolement obligatoire des infectés. Et on hésite à bannir les voyages de loisir à l’étranger et a surveiller de près la quarantaine des arrivants par avion.

Les autorités font des choix parmi les recommandations de la santé publique, elle-même victime des incertitudes épidémiologiques entourant le virus. La transmission d’articles scientifiques fiables aux cabinets ministériels sans accusé réception donne l’impression que cette contribution citoyenne est du temps perdu. Les campagnes de peur et les mensonges par omission ne font qu’augmenter l’anxiété de tous, diminuer la résilience et briser le contrat social.

Pas besoin de surfer longtemps avant de découvrir ici et ailleurs des mesures contraignantes de protection qualifiées de contradictoires, ratissant trop large, imprévisibles, illogiques, improvisées, mal fondées, trop hésitantes ou trop hâtives, présentées de façon infantilisante ou tronquée. Pourtant certains pays ont réussi avec la triade ‘dépistage, retraçage, isolement’ d’une minorité tout en laissant les gens sortir, écoles et commerces ouverts (Corée du Sud, Australie, Nouvelle Zélande, Taiwan).

Les informations grand public sont filtrées. On rapporte des taux de décès covidiens quotidiens sans les comparer aux décès non covidiens survenus le même jour, nous privant du taux de surmortalité virale; il ne faudrait pas que la sensibilité à l’idée de la mort occulte ces réalités. On ignore encore la validité des certificats de décès covidiens, variable selon les régions.

Le public aimerait connaître le taux des faux positifs chez les asymptomatiques avec les tests dits PCR, ce qui inquiète ceux mis en quarantaine. On diffuse peu souvent le taux de mortalité covidienne par habitant, par groupe d’âge, par ethnies, par code postal.

On comprend que nos élus actuels aient dû composer avec l’incurie des administrations précédentes mais on se demande pourquoi la province est la plus distincte en termes d’infections et de létalités covidiennes depuis le début; le 19 janvier 2021 le rapport québécois entre les décès et les cas était de 1 décès par 27 cas, celle au Canada de 1 décès par 39 cas, une différence de 44%.

Pourquoi cette distinction alors que la 2e vague était prévisible ? La délinquance citoyenne, la mauvaise gouvernance, les incertitudes scientifiques, le choix des conseillers, la hiérarchie des valeurs, l’impossibilité de la mission, l’opacité des messages, une virulence croissante, les problèmes d’approvisionnement, la contagiosité galopante, la lassitude des décideurs, un variant sournois ?

QUATRE RENDEZ-VOUS MANQUÉS

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